Sam. 30/08/2008 à 12:24
rédigé par Will
30/08/2008 12:24, rédigé par Will
Comme nous vous le disions hier soir, le L.A Times suit avec intérêt le déroulement de l'affaire Cogill et a interrogé de nombreuses personnes concernées par cette histoire : des personnes de l'industrie, des représentants légaux mais aussi les amis de Kevin "Skwerl" Cogill.
Selon Eric German, un représentant légal dont le cabinet a défendu les majors dans des jugements pour piratage : "[La mise en ligne d'albums sur internet avant leur sortie] gâche la surprise. Ca ruine tout". A défaut de ruiner les majors, cette affaire risque bien de ruiner Cogill. Pas forcément parce que Guns N' Roses s'en prend à lui (le groupe ne s'est pas porté partie civile - pour le moment), mais surtout parce que l'industrie du disque est sur la défensive depuis son déclin, au début des années 2000.
C'est pourquoi une loi avait été créée aux USA en 2005, dans le but de condamner lourdement la mise en ligne d'albums par des internautes avant leur sortie. Il est très rare que cette loi soit utilisée, comme ça avait été le cas en 2006 quand deux personnes avaient été poursuivies pour avoir diffusé sur internet l'album Jacksonville City Nights de Ryan Adams avant la sortie officielle. Les accusés avaient été condamnés à deux mois d'assignation à domicile et deux ans de mise à l'épreuve.
Pour en revenir à l'affaire Cogill, ce dernier a refusé de parler au L.A Times et ne veut accorder d'interviews à personne. Son amie Britney Bernstein, qui écrit comme lui sur le blog AntiQuiet, a simplement répondu par email au journal. Elle a affirmé que cette affaire créait une sorte de buzz autour de Chinese Democracy. "Toute publicité que cet album obtient est de la bonne publicité", a-t-elle déclaré.
Nous rappelons que Guns N' Roses a dit la chose suivante sur son site à propos de cette affaire : "A l'heure actuelle, bien que nous ne soutenions pas les actions de cette personne, nous nous intéressons surtout à la source de tout cela. Nous ne pouvons pas pour le moment faire de commentaires sur cette investigation qui est encore en cours."
L'assistant du procureur dans l'affaire Cogill a affirmé que son bureau allait porter d'autres affaires similaires devant la cour dans le futur. Missakian a déclaré que "des affaires comme celle-ci vont faire réfléchir certains à deux fois."
Littéralement ravie par cette affaire, l'association représentant l'industrie cinématographie américaine a applaudi des deux mains et a déclaré s'attendre à des poursuites similaires afin d'arrêter les diffusions sur le net de films piratés. Le directeur des opérations pour la partie anti-piratage de l'association, John Malcolm, a affirmé au L.A Times que "faire intervenir les autorités fédérales dans l'affaire Guns N' Roses était tout à fait approprié."
Charmant. Ces businessmen oublient souvent sur quelle planète ils vivent je pense. Pendant qu'ils se plaignent de ne pouvoir s'acheter la dernière Mercedes ou BMW à cause du piratage et qu'ils impliquent le FBI, les agents fédéraux ne peuvent pas s'occuper d'enquêtes beaucoup plus importantes et réellement criminelles. Lorsque le piratage est de grande envergure et que beaucoup d'argent entre en jeu pour les artistes, je peux comprendre. Mais pour quelques titres diffusés sur internet, la méthode me semble quelque peu disproportionnée...
C'est d'ailleurs l'avis d'une avocate américaine représentant l'Electronic Frontier Foundation : Corynne McSherry, qui a une réaction plus sensée et mesurée que les représentants de l'industrie il me semble. Elle a déclaré au L.A Times que l'arrestation de Cogill était préoccupante pour plusieurs raisons. Cela met en lumière le fait d'envoyer en prison des fans impatients ayant simplement mis en ligne quelques chansons.
McSherry a affirmé au quotidien la chose suivante : "Il me semble que partir en croisade de cette façon contre un fan de musique est totalement inapproprié. Les contribuables devraient s'inquiéter du fait que ce sont eux qui vont payer les frais légaux d'Hollywood et de l'industrie du disque, surtout quand vous poursuivez en justice un individu comme cela."
En effet, l'état fédéral (représenté par le procureur général) s'est joint à l'industrie du disque dans l'affaire Cogill, ce qui fait que les contribuables américains vont payer la tenue du procès avec leurs impôts. Espérons que cette affaire puisse se régler de façon plus élégante, avec une simple mise à l'épreuve...Nous vous tiendrons au courant des suites de tout cela sur le site.
Source : http://www.latimes.com/business/la-fi-music29-2008aug29,0,729953.story
Ecriture additionnelle par Will pour GNRFrance.net.